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Chapeau les profs! Des professeurs mobilisés pour combattre les tabous reliés à la sexualité en RDC

5 octobre 2021

En cette journée mondiale des enseignant.e.s, Santé Monde a recueilli des témoignages de la République Démocratique du Congo qui font état du rôle central des formateurs dans l’épanouissement des jeunes dans plusieurs sphères de leur vie, dont l’éducation à la santé sexuelle complète.

C’est avec un engouement renouvelé que M. Thimoté Kayolo Kamonimambu donne le cours de biologie et d’éducation à la vie familiale au Lycée Marie-Madeleine à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. Grâce à un accompagnement par des professionnels de la santé et des outils adaptés, M. Kayolo se sent plus confiant devant ses élèves qui, autrement qu’à l’école, auraient difficilement accès à une éducation sexuelle complète.

M. Thimoté Kayolo Kamonimambu du Lycée Marie-Madeleine à Kinshasa montre son attestation de participation à la formation appuyée par le projet ASSK

La sexualité, un tabou

Lorsque Santé Monde (auparavant CCISD) a rencontré des adolescent.e.s dans le cadre des travaux préparatoires du projet Accès aux services de santé à Kinshasa (ASSK) en avril 2018, ces derniers ont exprimé ne pas avoir accès à des informations reliées à la santé sexuelle et reproductive, car la sexualité est considérée comme un tabou. « C’est difficile d’en parler tant en famille que dans la communauté », rapporte Marie Jeanne Tusey, intervenante du projet qui était présente lors de ces échanges. « Par contre, les ados ont témoigné qu’ils avaient un dialogue facile entre eux et aussi avec les enseignants des cours d’EVF [éducation à la vie familiale] et ceux de biologie, étant donné que ces derniers abordent des thèmes reliés dans leurs cours ».

Des professeurs bien formés, des ados mobilisés

Peu de temps après, l’équipe du projet ASSK a pris contact avec le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire, et Technique et des écoles dans les 7 zones de santé de la Ville Province de Kinshasa, afin d’offrir des formations aux enseignant.e.s et à des groupes de jeunes, suivant une logique d’éducation par les pairs. Après la formation, M. Kayolo a partagé son appréciation avec l’équipe du projet ASSK :

« Nous avons enseigné ce cours plusieurs années, mais on s’est buté à des difficultés avec les outils, les manuels, voire même les notions que nous devions expliquer aux enfants. Avec le temps que nous avons passé ici [dans la formation], nous sommes outillés, nous avons un programme qui est bien élaboré, nous avons un guide qui nous permet d’enseigner ces cours dans tous les niveaux et nous avons même les connaissances qui nous permettent vraiment de répondre aux questions [des jeunes]. »

Aujourd’hui, les enseignant.e.s qui ont reçu les formations expliquent avec beaucoup plus d’aisance les différents thèmes contenus dans le Programme National d’Éducation à la Vie Familiale. Un groupe de professeurs s’est même organisé pour demander une augmentation de la plage horaire consacrée à leurs cours, car ils considèrent que celui-ci « développe les compétences de vie courante des adolescent.e.s », rapporte Mme Tusey. Quant aux sensibilisations réalisées par les pairs éducateurs, le succès de celles-ci est tel qu’elles attirent l’engouement des ados d’autres écoles n’ayant pas encore bénéficié des formations.

Chapeau les profs!

 

Le projet ASSK est financé par Affaires mondiales Canada et est mis en œuvre par Santé Monde (auparavant CCISD – Centre de coopération internationale en santé et développement) en consortium avec l’USI/CHUM (Unité de santé internationale du Centre hospitalier de l’Université de Montréal).

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